Les risques courants [L’incendie]
– Une évolution des risques nécessitant une adaptation des moyens –

Une augmentation du nombre d’interventions

Entre 2013 et 2019, le nombre d’interventions « incendie » a progressé de 11,4%. Cette hausse est particulièrement marquée dans le domaine des feux d’espaces naturels avec une progression de 84% sur la même période.

Une intensification du risque « feux d’espaces naturels »

Les périodes de sécheresse et de canicule touchent le département de plus en plus fréquemment. Ces phénomènes climatiques entraînent une augmentation de l’activité opérationnelle durant la période estivale pour des feux d’herbes, sous-bois, broussailles et récoltes comme en témoignent les années 2015, 2019 et 2020. Les 25 et 26 juillet 2019, le niveau de sollicitation était tel que le Sdis a atteint sa limite capacitaire, nécessitant le recours à des renforts extra-départementaux. Cette année là, plus de 2 400 hectares de récoltes, chaumes et végétations ont brulé. Si l’exposition au risque « feux d’espaces naturels » était encore faible il y a quelques années, l’analyse du retour d’expérience confirme la vulnérabilité du département de l’Eure. Les prévisions liées aux changements climatiques et l’augmentation de la plantation d’arbres de type résineux, plus rentables mais aussi plus sensibles au risque d’incendie, laissent craindre une intensification des risques de survenance d’incendies qui peuvent parcourir des grandes surfaces nécessitant des moyens humains et matériels importants. Depuis 2018, le Sdis se prépare à faire face à l’évolution de ce risque avec :

  • l’acquisition de camions citerne feux de forêt (CCF) dernière génération,
  • la formation de l’ensemble du personnel aux techniques de lutte contre les feux d’espaces naturels,
  • le développement de la spécialité « feux de forêt »,
  • la formation de cadres à l’accueil de renforts aériens nationaux,
  • la mise en place de mesures de prévention et de prévision en lien étroit avec la chambre d’agriculture,
  • l’adaptation de l’organisation opérationnelle en situation de risque extrême.

Répondre aux enjeux de demain requiert de poursuivre ces efforts en matière d’acquisition d’engins, de dotation en équipements de protection individuelle adaptés, de formation et de développement de la culture « feux de forêts ».

Engins d’attaque : entre complémentarité et polyvalence

La réponse opérationnelle face au risque incendie repose sur 84 engins d’attaque (hors réserve opérationnelle) présentant des caractéristiques différentes :

  • 14 engins type Véhicules de Première Intervention (VPI) ou Camion Citerne Rural Léger (CCRL). Positionnés dans des unités à faible activité, ils interviennent en première intention pour réaliser des mesures conservatoires et sont systématiquement doublés par un engin. D’une capacité hydraulique très limitée, les VPI apparaissent aujourd’hui inadaptés à l’évolution du risque et aux nouvelles techniques de lutte contre l’incendie.
  • 28 engins type Fourgon Pompe Tonne (FPT).
  • 22 engins type Camion Citerne Rural (CCR). Ce sont des engins polyvalents en capacité d’intervenir aussi bien sur routes qu’en milieux non carrossables. Ils peuvent donc être projetés sur des interventions « feux d’espaces naturels ».
  • 20 engins type Camion Citerne Feux de Forêt (CCF). Ces véhicules présentent des capacités de franchissement plus importantes que les CCR et sont particulièrement adaptés pour l’évolution en zones escarpées.

Couverture en moyens aériens

Le Sdis dispose de 13 moyens aériens : 1 Bras Élévateur Aérien (BEA) de 32 mètres, 7 échelles aériennes de 32 mètres et 5 échelles aériennes de 24 mètres. Les moyens aériens sont des agrès de sauvetage et doivent donc intervenir rapidement pour porter secours. Pour cela, il doivent être positionnés à proximité des risques à défendre. Or, certains secteurs à forte concentration de bâti de plus de 8m sont couverts en plus de 20 minutes. Par ailleurs, le BEA présente des caractéristiques différentes de celles des échelles aériennes et est particulièrement adapté dans certaines configurations opérationnelles, telles que les incendies d’entrepôt ou dans les centres villes anciens. Compte-tenu du taux d’indisponibilité de l’engin lié aux opérations de maintenance et du risque à défendre, l’acquisition d’un second moyen élévateur aérien permettant de répondre aux mêmes objectifs opérationnels semble nécessaire.