Les risques complexes
– Entre évolution et complexification –

Les risques complexes, d’une probabilité d’occurrence par nature plus faible, comprennent ceux dont l’emprise est localisée et fixe (sites à risques) ou aléatoire (risques naturels par exemple) ainsi que les menaces. Dans tous les cas, leurs effets sur les personnes, les biens et l’environnement sont graves. Pour les menaces, deux typologies sont distinguées : la menace conventionnelle, usant d’armes dites classiques telles que les armes blanches, armes à feu, etc. et la menace non-conventionnelle recourant à des matières, dispositifs ou compétences particuliers (exemple. NRBCE). L’analyse de ces risques repose sur une approche déterministe. Elle se base ainsi, d’une part, sur l’élaboration de scénarios réalistes et, d’autre part, sur les retours d’expérience locaux et nationaux en fonction des types de risques présents sur le territoire départemental.

Un catalogue départemental des risques complexes

Dans le cadre de l’élaboration du présent schéma, les éléments relatifs à l’analyse et la couverture des risques complexes ont fait l’objet d’une rédaction de fiches rassemblées dans un catalogue départemental. 35 types de risques ont été analysés et répartis en 6 grandes familles :

  • Les risques technologiques : incendie de liquides inflammables, incendie d’entrepôts de stockage, dispersion d’un gaz toxique, explosion d’un stockage de gaz, risque radiologique, risque lié aux silos de stockage de matières organiques ou séchoirs, risque lié aux bâtiments agricoles stockant des engrais et des produits phytosanitaires ;
  • Les risques liés aux infrastructures de transport : la circulation routière, le transport ferroviaire, le transport par voies navigables, le transport aérien, le transport par canalisation, les ouvrages d’art et les accidents impliquant de nombreuses victimes ;
  • Les risques naturels : inondation, vent violent, tempête, neige, verglas et période de grand froid, canicule, mouvement de terrain ;
  • Les risques sociétaux : violences urbaines, grandes manifestations ;
  • La menace terroriste : attentat conventionnel tuerie de masse, attentat non conventionnel NRBCE ;
  • Les autres risques : risque biologique (épidémie, pandémie, épizootie), protection des biens culturels, les activités nautiques de loisirs, les activités en milieu périlleux et cavités souterraines, le risque animalier, les engins résiduels de guerre, les éoliennes, les panneaux photovoltaïques, les DATA centers, les installations foraines de moyenne et grande hauteur, les parcs de stationnement couverts, les unités de méthanisation.
- Entre évolution et complexification -

Des industries à risques

Le département compte 5 sites SEVESO seuil haut, 12 sites SEVESO seuil bas et plus de 200 sites soumis à autorisation d’exploiter au titre de la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement. Ces établissements sont principalement implantés aux abords de la Seine, entre Vernon et l’agglomération rouennaise. L’Eure est concerné par 7 Plans de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) et 20 communes du département y sont soumises.

Multiplication et évolution des caractéristiques des entrepôts de stockage

Avec le développement du commerce en ligne et l’accroissement des besoins de stockage de la grande distribution, les entrepôts et les plateformes logistiques se multiplient. Ils sont recoupés en cellules de différentes surfaces contenant des produits variés. Leur configuration a également fortement évolué ces dernières années avec le développement de l’automatisation et de la verticalisation de l’entreposage. Le département compte plus d’une vingtaine de sites soumis à autorisation d’exploiter et à enregistrement selon la rubrique 1510 des installations classées pour la protection de l’environnement.

Des risques émergents

D’autres risques ont vu le jour et/ou se sont intensifiés. Ils sont notamment liés au développement des parcs éoliens, des panneaux photovoltaïques, des unités de méthanisation, des stations à hydrogène, des énergies alternatives pour les véhicules…

Les risques complexes

Développement du transport et du tourisme fluvial

L’axe Seine représente l’un des couloirs majeurs de transport de marchandises en Europe. Ce segment de la Seine (Seine aval) est une voie dite « à grand gabarit ». Le tissu des industries chimiques et pétrolières en vallée de Seine fait de ce fleuve un vecteur très important pour le transport de toutes sortes de marchandises y compris des matières dangereuses (liquides inflammables, produits toxiques…). Le dynamisme du transport fluvial pourrait également être à l’origine du développement de plateformes multimodales en Vallée de Seine. Le département a également connu un développement de la logistique fluviale, avec notamment le transport de matériaux et gravats pour les besoins des projets du Grand Paris, du Grand Paris Express et des JO 2024. Le tourisme fluvial dans la Vallée de la Seine connaît également un essor important. Dans l’Eure, les bateaux de croisière font escale aux Andelys et à Vernon. En 2018, ce sont plus de 1000 escales enregistrées sur ces 2 sites.