Les risques courants [le secours à personne]
– La victime au cœur du dispositif –

Le secours à personne : une mission assurée par tous les CIS

Tous les CIS du Sdis de l’Eure sont en capacité d’assurer des missions de secours à personne. La couverture est assurée par des Véhicules de Secours et d’Assistance aux Victimes (VSAV) ou par tout autre vecteur muni d’un sac prompt-secours qui assure une première réponse dans l’attente d’un moyen adapté. Seuls les VSAV assurent le transport des victimes vers les structures hospitalières. Le Sdis de l’Eure dispose de 56 VSAV soit 1 véhicule pour 11 852 équivalent habitants, ce qui est inférieur à la moyenne nationale (1 pour 9 955 équivalent habitants) et à celle des Sdis de catégorie B (1 pour 10430 équivalent habitants).

Un périmètre élargi aux soins d’urgence

La loi Matras affirme le rôle des Sdis dans le domaine des soins d’urgence, notamment lorsque des personnes présentent “des signes de détresse vitale” ou “de détresse fonctionnelle justifiant l’urgence à agir”. Un décret définira les actes que pourront réaliser les sapeurs-pompiers. Le texte prévoit également le recours possible à la télémédecine pour réaliser leurs missions. Ces nouvelles dispositions sont particulièrement adaptées aux caractéristiques du territoire eurois (désertification médicale, couverture médicale et para-médicale des interventions…) et sont de nature à améliorer la prise en charge des victimes.

Prise en charge des victimes en situation d’obésité

Dans sa dernière édition datant de 2012, l’enquête épidémiologique nationale sur le surpoids et l’obésité faisait le constat d’une progression significative de la prévalence de l’obésité dans l’ex-région Haute Normandie entre 1997 et 2012 pour atteindre 19,6% (+8,7points). L’ex-région apparaissait alors en 4ème position des territoires les plus touchés sur les 22 ex-régions. Chaque année, le Sdis prend en charge environ une dizaine de victimes en situation d’obésité sévère ou morbide. Ces opérations nécessitent une adaptation de notre réponse opérationnelle, notamment en matière de brancardage et de transport vers une structure hospitalière. La configuration des VSAV du Sdis de l’Eure et des équipements embarqués permet de transporter des victimes pesant jusqu’à 200 kg. Au-delà, le matériel n’est pas adapté.

Participation du SSSM aux missions de secours d’urgence

L’article R1424-24 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) définit les missions des services de santé et de secours médical (SSSM) des SDIS. Le SSSM du Sdis de l’Eure assure le soutien sanitaire opérationnel mais ne prend pas part aux missions de secours d’urgence. Cette participation, qui s’inscrit dans les dispositions prévues par l’article R1424-24 du code susnommé, pourrait permettre d’améliorer la prise en charge paramédicale des victimes dans des contextes d’exposition aux risques spécifiques et dans la prise en charge des accidentés et des victimes d’incendie.

Prise en charge des victimes d’arrêt cardiaque

Tous les ans, en France, près de 50 000 personnes décèdent prématurément d’un arrêt cardiaque. Sans prise en charge, chaque minute qui passe réduit les chances de survie de 10%. La précocité des gestes de secours avec l’utilisation d’un défibrillateur représente un enjeu majeur. Actuellement, si chaque VSAV est équipé d’un défibrillateur, les sacs prompts-secours en possèdent uniquement dans les centres non équipés d’un VSAV : cela ne permet donc pas de garantir la présence systématique d’un défibrillateur. De plus, le Sdis de l’Eure n’a pas recours à l’utilisation d’une application permettant l’engagement d’un citoyen sauveteur dans les premiers instants suivant l’arrêt cardiaque.

Prise en charge des victimes sur terrain accidenté et non carrossable

Le Sdis est régulièrement amené à porter secours à des victimes dans des endroits difficilement accessibles par des ambulances (zone boisée, sentier, voie verte…). En moyenne, chaque année, 80 sorties d’engins sont recensées pour des interventions relevant du secours à personne sur terrain accidenté et non carrossable. La localisation des interventions est diffuse sur le département bien qu’une concentration soit observée aux abords d’Évreux, Louviers, Vernon et sur les bords de Seine. Ces situations nécessitent l’engagement de moyens adaptés et spécifiques (véhicule léger hors route, véhicule de transport et de soutien opérationnel…). Le département est inégalement couvert par ces moyens qui permettent la prise en charge rapide et le transport vers une zone carrossable.